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1 – La Préparation

A – Le choix du modèle

Tout commence par une envie, une idée et pourquoi pas un défi pour les artistes les plus chevronnés.
Tout pourrait tout aussi bien commencer par le vide, une sorte de page blanche en 3D.

Dans tous les cas, une documentation est souvent nécessaire : les artistes feuillètent des livres ou naviguent sur Internet à propos de la vie à la campagne, d’animaux, de voyage… et même de sculptures, afin de trouver des sujets réellement faisables. En effet, là où certains arts n’ont aucune limite, si ce n’est l’imagination, la sculpture est contrainte par les règles physiques de la matière et de la gravité.

Certains rechercherons « juste » une posture ou une texture, et travaillerons la terre avec leur imagination pour seule image.

Le choix du modèle se fera alors en fonction de la physique, des centres d’intérêts et du niveau du pratiquant.

Exemple 1 de contrainte physique : le défi de la gravité

Exemple 2 de contrainte physique : le défi de la gravité

B – Le choix de la terre

Plusieurs couleurs d’argile existent : rouge, blanche, grise, noire

Sa texture peut aussi varier : sans ou avec chamotte, c’est-à-dire avec des grains d’argile déjà cuite. L’ajout de la chamotte permet à l’argile de moins réduire à la cuisson, d’être plus stable. Elle offre aussi un aspect plus granuleuse. Elle est cependant plus dure à travailler.

Le choix dépendra de son traitement final (patiner ou emailler) et de la couleur à lui donner.

Tout au long du projet, la terre sera conservée dans un sac plastique ou un chiffon humide afin qu’elle ne sèche pas. Tant que l’argile reste humide, elle peut être travaillée.

C – La préparation de la terre

La division

Une fois le modèle et la terre choisis, il faut la diviser. C’est-à-dire prélever la quantité nécessaire pour le projet du pain de 10 kilos d’argile (les commandes dépassent les 220 kilos pour notre association, imaginez la livraison !).

Pour cela, il est possible de s’aider d’un couteau ou bien d’un fil à couper.

Le battage

La terre prélevée peut avoir des bulles d’air ou même des cavités. Il est important de s’en débarrasser en battant et en pétrissant l’argile, soit avec un rouleau, soit à mains nues comme en pâtisserie.

Ces bulles d’air pourraient faire craqueler, ou même exploser la sculpture à la cuisson.

Pour vérifier qu’il n’y a plus de cavité après le battage ou le roulage, il faut ouvrir la terre.

Sur la photo nous voyons qu’il faut continuer à pétrir et battre !

2 – Le modelage

A – Ajouter

Le modelage de la pièce d’argile extraite se fait par le pétrissage, mais aussi par l’ajout ou le retrait de morceau d’argile.

L’ajout se fait avec des pièces plus ou moins travaillées selon les besoins.

Ci-dessous le travail de ces 2 œuvres est décomposé en éléments travaillés à part de la pièce principale :
– La ceinture, les plis du kimono, les manches se rajoutent par pression sur le tronc gris en ayant appliqué de la barbotine (argile diluée qui est utilisée comme une colle).

– La face est rattachée au buste aussi avec de la barbotine, mais du fait de son poids, le guillochage est nécessaire. En effet les hachures augmentent la surface de collage.

L’ajout peut aussi simplement être de petits morceaux d’argile pour combler un trou ou un manque de matière.

B – Enlever

Pour donner forme à la sculpture, il est aussi possible d’enlever les parties en trop, de creuser pour faire apparaitre une silhouette, de couper pour donner une forme droite.

L’argile est retirée soit à la main, soit, pour plus de précision, avec des outils tels que le couteau, l’ébauchoir ou la mirette.

Toute l’argile extraite peut ensuite être recyclée, après un battage et un pétrissage, pour être rajoutée si besoin.

C – Graver

Il est possible d’ajouter des motifs avec des tampons, des filets, de dessiner avec des embossoirs ou même directement avec les mains.

Il ne faut pas hésiter à appuyer un peu plus, car à la cuisson les gravures, les creux peuvent s’estomper.

Ci-dessous :
– Pour la tortue, les écailles sont ébauchées avec un embossoir, puis arrondies du bout du doigt.

– Pour la baleine, les fanons et les yeux de la baleine sont faits avec un embossoir.

– Pour la dame en jaune et l’éléphant, un filet est utilisé pour cette texture « petites écailles ».

D – Creuser

Il faut s’assurer d’un séchage homogène de la pièce, sinon il y a des risques de déformation, de craquelage ou encore d’explosion à la cuisson. Cela permet aussi un séchage plus rapide.

Pour cela, il faut enlever de la matière, afin que la couche d’argile soit plus fine.
Soit on creuse directement sous la sculpture pour créer une cavité que l’on pourra ou non reboucher, soit elle est coupée en deux pour creuser l’intérieur, puis les 2 parties sont recollées (avec guillochage et barbotine).

C’est pourquoi les sculptures semblent plus lourdes que ce que l’on croit !

3 – L’Attente

 A – Le séchage

Une fois la pièce terminée (les artistes diront que ce n’est jamais fini et trouveront toujours un point à modifier…), elle doit sécher, afin d’éliminer le plus d’humidité possible. En effet la haute température du four ferait sortir trop violemment cette eau, et la pièce craquerait.

Le séchage se fait pendant 2 à 3 semaines, avec un film plastique sur la sculpture, dans une salle sans courant d’air.

Lorsque la pièce a durci, que sa couleur a éclairci et qu’elle est plus légère, elle est prête pour la cuisson.

Avant la cuisson, il est encore possible de faire des retouches comme gratter les aspérités qui se sont formées, poncer pour des formes plus régulières… À ce stade, les modifications ne sont qu’à l’échelle de la poussière.

B – La cuisson

La cuisson se fait entre 900°C et 950°C. La montée en température se fait lentement pour laisser le temps à l’humidité restante de s’évacuer.
La cuissons dure 6 heures. Pendant ce temps l’argile va durcir et changer de couleur.

La cuisson n’est pas sans risque : s’il reste trop d’eau ou d’air dans une cavité, la pièce peut exploser et même endommager les autres qui sont à proximité.

Cela n’est pas rare, mais la casse est tout de même plus fréquente lors des déplacements…

4 – Les finalisations

A – Les réparations

La cuisson peut causer des dégâts sur les pièces : une partie étroite qui casse, un élément qui se détache, une pièce qui explose… Il est parfois possible de réparer.

Soit avec de la colle qui convient aux surface poreuse, type cyanolite pour les petites surfaces, ou mastique pour les plus grandes.

B – La patine

S’il est possible de laisser la sculpture à l’état brut, il est aussi possible de rajouter de la couleur. Différentes techniques sont disponibles, dont la patine.

Les pigments sont mélangés avec du lait frais entier (la caséine du lait servant de liant). La peinture ainsi préparée peut être appliquée au pinceau ou à l’éponge sur la pièce.
D’autres couleurs peuvent être superposées pour créer des dégradés, des ombres, des marbrures…

Après le séchage complet de la peinture, il faut appliquer une cire d’antiquaire incolore, puis lustrer avec un chiffon. Si le chiffon ne peut pas passer (ci-dessous sur les cheveux), l’usage d’un pinceau fin et doux s’impose.

C – La peinture

Déjà prête à l’emploi, à la différence de la patine, la peinture peut aussi être utilisée.

Les dégradées de couleurs se feront alors par mélange.

Il est aussi possible de changer d’avis et de recouvrir une ancienne couleur.

D – L’émaillage

L’email se pose au pinceau sous forme de liquide plutôt pâteux. Cette préparation est composé d’émail en poudre, d’eau et parfois d’une solution qui aide à fixer l’email.

La préparation est difficile à étaler, mais elle se liquéfiera légèrement à la cuisson ce qui lui permettra de se repartir plus uniformément.

La pose est déroutante, car les couleurs apparaissent très pâles à la pose, alors qu’elles deviendront foncées à la cuisson. Par exemple ces couleurs changeront ainsi :

● Orange pâle → Orange clémentine
● Rose clair → Rouge bordeaux
● Blanc verdâtre → Vert laurier
● Gris Bleu → turquoise

E – L ’engobage

L’engobage est la pose d’argile liquéfié (la barbotine) sur la pièce. La pose se fait au pinceau.
Cela permet de mêler plusieurs couleurs d’argile et d’avoir une texture homogène sur toute la pièce en gardant l’aspect de l’argile.

5 – Les ressentis

6 – Remerciements

Un grand merci aux membres de ce groupe qui m’a accueilli, permis de les prendre en photos et de les interroger alors qu’ils étaient en pleine concentration.

Un grand merci aussi pour Joel, le professeur de l’association La Noue Rousseau, toujours bienveillant et qui m’a guidé afin que je puisse voir le plus de techniques possibles.

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